From Clouds to the Brain: The Movement of Electricity in Medical Science
Cet ouvrage de Céline Cherici parait dans la collection Histoire des sciences dirigée par Jean-claude Dupont (Professeur en histoire et philosophie des sciences. Upjv. Amiens) chez ISTE. La version française va suivre.
La justice fiscale (Xe-XXIe siècle)
Sous la direction d'Emmanuel de Crouy-Chanel, Cédric Glineur et Céline Husson-Rochcongar.
Parce que l’impôt est un prélèvement contraint – ou, tout du moins, pouvant se dispenser de l’accord du contribuable –, la question de sa justice est un problème constant. Il est certes possible, sinon tentant, d’y répondre sommairement en le considérant comme intrinsèquement injuste – Taxation is Theft – ou de juger la question vaine puisque, juste ou non, l’impôt devra être payé – Nothing is certain but Death and Taxes !
Pourtant, à l’heure où le gouvernement français engage plusieurs réformes de la fiscalité, la justice fiscale semble à questionner sur plusieurs plans. Dans ses aspects les plus concrets, elle se donne bien sûr immédiatement à voir dans l’organisation, le fonctionnement et les réformes successives du système fiscal. Cependant, l’incontestable technicité de la matière – souvent fantasmée comme forcément attentatoire aux intérêts particuliers – ne doit pas dissimuler l’importance des questions qui s’y jouent. En effet, à travers l’idée de justice fiscale, c’est toute une conception du monde – et aujourd’hui, particulièrement, une conception de l’État et de ses missions – qui apparaît derrière la technique juridique. Pour saisir l’ambiguïté de cette double dimension, l’analyse historique se révèle essentielle. Permettant d’envisager l’évolution du système fiscal en fonction des contextes, des inflexions politiques et des ambitions du temps, elle seule permet une analyse fine des enjeux les plus contemporains en leur offrant la mise en perspective qu’ils méritent. C’est donc à travers ces trois dimensions – fiscale, théorique et historique – profondément imbriquées que l’ouvrage se propose de questionner ici la justice fiscale.
Dirigé par Emmanuel de Crouy-Chanel, Cédric Glineur et Céline Husson-Rochcongar, cet ouvrage rassemble les contributions de Julie Bannier, Fabrice Bin, Michel Bouvier, Romain Broussais, Thérence Carvalho, Anne-Sophie Chambost, Clément Chevereau, Emmanuel de Crouy-Chanel, Rose Diatta, Christophe Farquet, Cédric Glineur, Céline Husson-Rochcongar, Hugues Rabault, Isabelle Rabault-Mazières, Audrey Rosa, Damien Salles, Benoît Tine, Anaïs Vanel, Valérie Varnerot, Céline Viessant, Simon Watteyne et Katia Weidenfeld.
Erckmann-Chatrian conteurs et moralistes
Noëlle Benhamou. Paris, Les Belles Lettres, 2020, 250 p.
S’il est une œuvre du XIXe siècle injustement oubliée aujourd’hui, c’est bien celle d’Erckmann-Chatrian. Écrivains et conteurs prolixes, Émile Erckmann (1822-1899) et Alexandre Chatrian (1826-1890), qui signèrent d’abord Émile Erckmann-Chatrian puis sous le pseudonyme double Erckmann-Chatrian, ont pourtant laissé un grand nombre de nouvelles plus étonnantes les unes que les autres. Leur récit fantastique Hugues-le-Loup et le roman réaliste L’Ami Fritz ont enchanté les générations de l’immédiat après-guerre.
Auteurs engagés politiquement, soutenus par Victor Hugo, intéressés par la science et la philosophie, ils ont eu pour ambition d’instruire le peuple, en le divertissant tout en lui apprenant l’Histoire et la morale. Longtemps étiquetés écrivains régionalistes et romanciers pour la jeunesse comme d’autres auteurs publiés chez Hetzel, ils méritent d’être lus et relus au même titre que George Sand, Alphonse Daudet et Jules Verne. À côté des fresques historiques des Romans Nationaux, véritable mine pour les historiens de l’Empire, leurs romans et leurs contes, entre réalisme et fantastique, demeurent d’une richesse insoupçonnée.
Complété par une annexe comprenant deux récits du duo jamais publiés en volume, cet essai souhaite donner un éclairage nouveau à l’œuvre d’Erckmann-Chatrian imprégnée de morale et de didactisme. Il montre comment les deux hommes ont réussi à faire passer leurs idées sur la vie et le monde à travers leurs écrits fictionnels, mais aussi leurs romans, leurs essais et leurs pièces de théâtre. C’est que toute l’œuvre du duo est finalement celle d’un conteur.
Erckmann-Chatrian, Œuvres
Édition par Noëlle Benhamou. Paris, Les Belles Lettres, 2020, 1500 p.
Peu de lecteurs connaissent encore Erckmann-Chatrian. Appréciés de George Sand et d’Alphonse de Lamartine, défendus par Victor Hugo, ils ont subi le sort des auteurs édités par Hetzel : désignés comme des écrivains régionalistes s’adressant uniquement à la jeunesse, ils sont passés de mode.
Après avoir paru dans la Bibliothèque verte et sous forme d’extraits dans les manuels scolaires, leurs romans ont été oubliés.
Pourtant, Émile Erckmann (1822-1899) et Alexandre Chatrian (1826-1890), auteurs lorrains, figurent parmi les écrivains les plus lus du XIXe siècle.
Avec pour cadre la vie quotidienne d’une campagne reculée, celles des environs de Phalsbourg puis des petits villages de Lorraine et des Vosges, leurs écrits abondent de menus faits recueillis auprès des villageois. Mais ce réalisme alors en vogue s’y trouve nettement infléchi par un idéalisme volontaire voire optimiste : « il faut que tout soit un peu idéaliste, car la réalité plate, telle qu’on la comprend et qu’on la pratique aujourd'hui est très assommante » confie Erckmann. Leur prose s’en trouve enrichie à la fois de considérations métaphysiques, du recours à l’étrange et au fantastique mais aussi d’un didactisme républicain. Leur devise pourrait être « édifier et instruire ».
La présente édition annotée de leurs œuvres comprend trois recueils de contes – Contes fantastiques (1860), Contes de la montagne (1860) et Contes des bords du Rhin (1862) – et trois romans – L’Ami Fritz (1864), Histoire d’un conscrit de 1813 (1864), Waterloo (1865)
Elle reprend la première édition de chaque œuvre en volume et est accompagnée d’une introduction générale, de notices pour chaque partition, de notes explicatives, d’un dictionnaire des personnages et d’une bibliographie, d’une chronologie et d’index.
La terre vue de la mer
Ports et mouillages sur le littoral tyrrhénien entre Santa Severa et Corneto du Ve au XVe siècle
Sara Nardi Combescure
Sara Nardi Combescure, maîtresse de conférences à l'UFR des Arts, fait le point sur les les résultats des recherches archéologiques menées en Italie centrale, auxquelles l'UPJV est associée depuis 2010.
Sommaire
- 1. Les installations portuaires sur le littoral tyrrhénien du Latium et de la Toscane : bref bilan de la recherche
- 1.1 Le Latium
- 1.2 La Toscane et les îles
- 2. Le littoral tyrrhénien entre Santa Severa et Corneto : géographie et ressources naturelles
- 3. Entre la terre et la mer : la via Aurelia
- 4. Les ports et les mouillages : notes d’histoire et d’archéologie
- 4.1 Da la fin de l’Antiquité au haut Moyen Âge
- 4.2 Moyen Âge et époque moderne
- 4.2.1 Santa Severa
- 4.2.2 Santa Marinella et Capolinaro
- 4.2.3 Civitas Vetula
- 4.2.4 Le port Bertaldus
- 4.2.5 Le port de Corneto
- 5. Les hommes et les marchandises
- 6. Les saints, la mer et les lieux d’accostage de l’âme
- Vers une synthèse
Habiter son nom
Une histoire française
CÉLINE MASSON avec Alexandre Beider.
Des familles juives témoignent de leur retour à un nom « juif » francisé pendant ou après la Shoah. Jusqu’en 2011, il était impossible de revenir à un nom changé par des familles déterminées à protéger leurs enfants de l’antisémitisme. Les requérants étaient déboutés quasi systématiquement au motif, entre autres, de la consonance étrangère de leurs noms : on ne change pas un nom qui a été francisé. Telle était la position du Conseil d’État. Depuis 2010, des demandes de re-nom déposées par le collectif « la force du nom » ont été acceptées. Cela signifie un revirement de jurisprudence. Que disent ces familles qui portent aujourd’hui à nouveau le nom de leurs ancêtres d’avant la Shoah ?
Alexandre Beider, spécialiste d’onomastique juive, propose une analyse linguistique et socio-historique de chacun des noms des familles qui témoignent dans ce livre.
Céline Masson est psychanalyste, professeure des Universités, membre du Centre d’histoire des sociétés, des sciences et des conflits à l’université de Picardie Jules Verne, et directrice du Réseau de recherche sur le racisme et l’antisémitisme (RRA).
Alexandre Beider est un expert en onomastique et linguistique historique.
L'anatomie sans les arts ?
Le corps en images à l’époque moderne (XVIIe-XVIIIe siècles)
parution aux éditions Hermann de l'ouvrage collectif "L'anatomie sans les arts? ; Le corps en images à l’époque moderne (XVIIe-XVIIIe siècles)" .
DIR.: JEAN-CLAUDE DUPONT, CÉLINE CHERICI
Au départ indissolublement liée à la pratique artistique, l’anatomie s’affirme résolument aux XVIIe et XVIIIe siècles, au-delà de l’exploration topographique du corps, comme un nouveau savoir biologique. Seule en charge de la fabrique des faits, elle devient le discours principal sur le vivant et son exploration : la physiologie comme « anatomie animée », l’histoire naturelle fondée sur l’anatomie comparée, la médecine reposant sur l’anatomopathologie ou « anatomie morbide ».
Quel est le rôle dans ce contexte des nouveaux dessins du corps ? Comment leur signification épistémologique se modifie-t-elle de la Renaissance au XVIIIe siècle ? La dimension artistique ne se pose-t-elle pas en obstacle à la connaissance objective de l'intériorité corporelle ? Ce livre, qui réunit des médecins, philosophes, artistes et historiens, contribue à clarifier le statut des images anatomiques à l’époque moderne.
Céline Cherici et Jean-Claude Dupont enseignent l’histoire et la philosophie des sciences à l’Université de Picardie Jules Verne (CHSSC, EA 4289). Ils se consacrent à l’histoire de la biologie et de la médecine à l’époque moderne et contemporaine.
La laïcité, une passion française ? Perspectives croisées
Sous la direction de : Ismail Ferhat et Bruno Poucet (UPJV, CAREF). Artois Presses Université, « Études des Faits Religieux », 2019
La laïcité est-elle une spécificité irréductible du « modèle politique français » (Pierre Rosanvallon) ? Ne peut-on pas confronter le modèle français à d’autres modèles nationaux, et notamment aux formes de relation entre État et Églises adoptés par certains pays de culture latine (Amérique latine, péninsule ibérique) où les conflits ont été historiquement nombreux ? De même, il peut être évoqué l’Afrique de l’Ouest francophone, qui est marquée par le paradoxe d’une stricte laïcité publique et d’une forte religiosité populaire.
À partir de ces trois situations culturellement, géographiquement et politiquement différentes, la notion de la laïcité telle qu’elle est pratiquée en France sera interrogée dans une perspective comparatiste. Est-elle un principe transnational et « exportable » ? Quels compromis entre celle-ci et les réalités locales ont été élaborés ? Cette tension entre idéal universaliste et la nécessité de composer avec des systèmes éducatifs différents – et changeants – sera au cœur de ce volume.
[contributeurs : Bruno Poucet, Ismail Ferhat, Alain Maillard, Xavier Boniface, Guy Coq, Olivier Rota, Charles Coutel, Bernard Toulemonde, Alain Panéro, Julien Cahon, Sarah Croché, Adelina Arredondo]
Sommaire consultable sur le site de l'IEFR : https://iefr.hypotheses.org/1532
Et si les habitants participaient ?
Entre participation institutionnelle et initiatives citoyennes dans les quartiers populaires, l’Harmattan, Licorne, Décembre 2018
Résumé
C'est l'histoire d'une crise de confiance entre les citoyens des milieux populaires et leurs représentants que raconte l'ouvrage « Et si les habitants participaient ? » Myriam BACHIR, Editions l’Harmattan, Licorne 2018. C’est aussi une invitation à une réflexion sur les enjeux et le sens d’une participation citoyenne des classes populaires et sur les conditions nécessaires à l’établissement d’un dialogue démocratique qui est proposé.
Écoutons les paroles des "sans voix" qui découvrent, parfois dans l’incertitude mais aussi encore dans l’espoir et l’étonnement de leur pouvoir d’agir.
Découvrons aussi les exigences d’une participation basée sur la confiance et le respect de la parole et de l’intelligence de chacun.
De la difficulté de la participation institutionnelle trop verticale à la richesse des expériences d’initiative citoyenne, il s’agit dans cet ouvrage de s’interroger sur la volonté de construire ensemble élus, professionnels du social et de l’urbain en particulier, habitants un devenir choisi, co construit et porteur d’émancipations individuelles et collectives.
C’est peut-être cela qui permettra de redonner toute sa profondeur à la démocratie.
Le cancer à l'épreuve de la relation soignant-soigné
Plaidoyer pour une approche psychopathologique et interculturelle, Paari éditeur, février 2019
Résumé
Le cancer, enjeu majeur de santé publique, fait appel à plusieurs approches qui infléchissent les pratiques sociales quotidiennes, le processus scientifique et la prise en charge des patients. Parmi celles-ci, figurent les approches génétiques, physiopathologiques, étiologiques, nosologiques, épidémiologiques et organicistes. En plus du traitement des symptômes somatiques, la prise en charge du cancer doit également prendre en compte les composantes psychopathologiques du sujet malade. À cet univers soignant-soigné, il faut y adjoindre les réactions anxiogènes, dépressiogènes et traumatogènes générées par la maladie, pas uniquement du côté du patient ainsi que de sa famille, mais également chez le soignant qui, pour chaque sujet pris en charge, traverse une épreuve professionnelle et humaine uniques. L’exploration de l’environnement symbolique et mythique du patient, en mutation perpétuelle dans le contexte actuel des interactions culturelles, est une des voies royales qui permet de mieux saisir les représentations qui sous-tendent les croyances face à une telle maladie. Cet ouvrage a pour ambition de donner des repères indispensables et ultimes visant à contribuer à une meilleure offre de soins chez les patients cancéreux sous l’aune des prismes de la psychopathologie et de l’interculturalité. Enfin, il permet de mettre en évidence le souci d’interdisciplinarité dans un environnement où des praticiens venus de divers horizons sont amenés à confronter leur pratique. Ces maillages et croisements permettent un dialogue fructueux sur l’offre global de soins, ainsi qu’une mise en commun heuristique et clinique des différents points de vue.