Ouvrages

Tout au long de l'année, les travaux des experts de l'UPJV - enseignants-chercheurs, doctorants, personnels, etc. - font l'objet de publications.

Retrouvez ici une sélection des derniers ouvrages publiés.

Inventing Benjy

Par Frédérique Spill,Professeure en littérature américaine à l'UPJV - University Press of Mississippi, 2024, 300 p.

"Inventing Benjy : William Faulkner's Most Splendid Creative Leap" ("L'invention de Benjy : le saut créatif le plus splendide de William Faulkner") est un ouvrage novateur à l'intersection des études sur Faulkner et des études sur le handicap.

Publiée à l'origine en 2009 par les Presses de la Sorbonne, cette traduction met le livre à la disposition des lecteurs de langue anglaise pour la première fois. L'auteur Frédérique Spill commence par un regard soutenu sur le monologue de Benjy Compson, le narrateur initial à la première personne dans Le bruit et la fureur de Faulkner. Spill s'interroge sur les raisons de ce choix narratif, en amenant le lecteur à considérer le monologue de Benjy, raconté par un narrateur sourd et souffrant d'un handicap cognitif, comme un discours impossible. 
 
Cette étude considère la décision de Faulkner de placer un personnage handicapé au centre de la perception comme l'élément inaugural et emblématique de l'histoire de Faulkner.

Objets pour apprendre, objets à apprendre

Sous la direction de Joël Bisault (professeur émérite à l’UPJV), Roselyne Le Bourgeois (maître de conférences à l’UPJV), Jean-François Thémines (chercheur en géographie), Mickaël Le Mentec (maître de conférences à l’UPJV), Céline Chauvet-Chanoine (docteure en Sciences de l’éducation - UPJV), ISTE éditions, 2023, 246 pages.

Ce livre examine la place et le rôle des objets lorsqu’ils sont mis au centre de pratiques enseignantes de la maternelle à l’université, en France et ailleurs. Ces « objets pour apprendre » sont considérés dans leur matérialité sensible comme production, oeuvre ou signe mobilisés en vue d’apprentissages. Ils deviennent des « objets à apprendre » quand la visée d’apprentissage est l’objet même. L’ouvrage privilégie une perspective transversale, en lien avec les domaines disciplinaires investigués et la pluralité des cadres de référence mobilisés par les chercheurs.

L’ouvrage en deux volumes propose une vue d’ensemble des recherches actuelles sur le sujet avec ce premier volume qui introduit les questionnements portés par l’ouvrage, puis traite des objets au coeur des apprentissages et des rapports entre objets et langages.

Qui d’entre nous délire ?

Par Charlemagne Simplice Moukouta (UFR SHSP - UPJV). Éditions du Panthéon, 2023, 104 pages.

« Est-ce nécessaire de lui faire pointer la contradiction de son discours ? Je me suis interrogé. Non, cela n’aurait pu rien changer. Il m’a donné à entendre la réalité des choses en même temps qu’il a tenté de me rassurer. L’intention est bonne, il a dit la réalité telle qu’il la vit et telle qu’il se la représente. »

La littérature médicale considère le « délire » comme un discours en décalage avec la réalité et un symptôme majeur de maladies psychiatriques. Pourtant, malgré leur incohérence, certains discours peuvent structurer la vie des individus. Alors, qui délire ? Qui est raisonnable ?

Avec ces histoires mi-loufoques, mi-dramatiques, l’auteur sonde les interactions sociales et les temporalités mouvantes afin de tenter d’appréhender l’énigme du délire. La fiction devient alors le médium idéal pour retranscrire ces singulières variations de l’esprit.

L'auteur
Charlemagne Simplice Moukouta est Docteur en Psychopathologie et psychologie clinique, Maître de conférences, habilité à diriger les recherches (HDR) en Psychopathologie clinique et Psychologie interculturelle à l'université de Picardie Jules Verne à Amiens.

Il exerce également dans le service de Psychogériatrie de l'établissement public de Santé mentale de la Somme. Il est auteur de plusieurs ouvrages et articles dans le domaine de la psychopathologie et de la santé mentale.

Une famille roubaisienne sous l'occupation 1914-1918 - Journal de Marie Masquelier

Édition établie par Philippe Nivet - Éditions Encrages, Collection Vécus ; 2022 ; 622 p.

Marie Masquelier (1895-1975), nièce de Mgr Henri Masquelier (1856-1936), fondateur de La Croix du Nord, vit pendant la ­Première Guerre mondiale à Lys-lez-Lannoy (Nord), une commune limitrophe de Roubaix, mi-rurale, mi-industrielle : des industries textiles y sont implantées. Le territoire est occupé par les Allemands jusqu'en octobre 1918. Marie Masquelier tient son journal de l'été 1914 à février 1919. Ce document, introduit et annoté par Philippe Nivet, professeur à l'Université de Picardie Jules Verne, est intégralement publié dans ce volume.

Le journal de Marie Masquelier est une source très riche pour l'histoire de l'occupation allemande. Il montre comment les Allemands se sont installés dans le Nord et dominent le territoire. Il évoque le vécu des habitants et leurs réactions face à l'occupant. Marie Masquelier fait un portrait nuancé des officiers allemands qu'elle doit loger ; elle observe le comportement et les réactions des militaires bavarois et prussiens. Enfin, elle évoque la libération, le sort fait alors aux "femmes à Boches" et la présence de l'armée anglaise.

Des extraits du journal de sa jeune sœur Sophie Masquelier (1896-1989) complètent les parties lacunaires du journal de Marie Masquelier.

Très russe, de Jean Lorrain

Roman. Suivi de son adaptation théâtrale par Oscar Méténier. Édition établie, présentée et annotée par Noëlle Benhamou - Paris, Honoré Champion, Textes de littérature moderne et contemporaine ; 237, septembre 2022, 296 p.

Très Russe, deuxième roman de Jean Lorrain, évoque les amours de Madame Livitinof et du poète Allain Mauriat sur la côte normande. Publié en 1886, ce roman à clef provoqua la colère de Maupassant qui s’y reconnut sous les traits du ridicule Beaufrilan, tombé lui aussi sous le charme de Madame Livitinof, double de la Comtesse Potocka. Si le duel n’eut finalement pas lieu, il occulta la qualité du roman et des trois nouvelles qui l’accompagnent : « Holly Rodays », « À la mer » et « Esthéticité », qui tracent un portrait au vitriol de la haute société et du demi-monde. En 1893, Jean Lorrain aidé par Oscar Méténier adapta le roman à la scène. Cette pièce, reproduite ici pour la première fois depuis la fin du XIXe siècle, montre combien Lorrain s’est livré à une réécriture moderne du Misanthrope de Molière. Devenu très rare en librairie depuis une douzaine d’années, ce roman, suivi de son adaptation scénique, dont nous avons établi la première édition critique, mérite d’être à nouveau offert au public.

Noëlle Benhamou est Maître de Conférences HDR en littérature française à l’Université de Picardie-Jules Verne et membre du CERCLL/Roman & Romanesque (UR 4283, Amiens). Spécialiste de Maupassant, elle lui a consacré sa thèse et de nombreux travaux. Ses recherches portent aussi sur l’œuvre d’Erckmann-Chatrian et sur l’intermédialité.

Conserver le vivant - Les biobanques face au défi de la médecine personnalisée

Sous la direction de Céline Chérici (Maître de conférences UPJV en épistémologie et histoire des sciences), Emanuele Clarizio, Jean-Claude Dupont, Xavier Guchet, Yves-Édouard Herpe, Éditions Matériologiques, 344 p., 2022.

Les biobanques sont des infrastructures dédiées à la collecte, à la préparation et à la conservation au froid d’échantillons biologiques (sang, cellules, fragments de tumeurs, etc.) destinés à être utilisés pour la recherche biomédicale. Si les pratiques de conservation du vivant à des fins de connaissance sont très anciennes, le développement actuel de la médecine des données massives, personnalisée et de précision, rend indispensable la mise à disposition des chercheur.e.s d’échantillons biologiques standardisés et de haute qualité. Les biobanques ont ainsi acquis au cours des vingt dernières années une importance stratégique considérable.

Ce livre propose d’étudier les biobanques en croisant trois perspectives : celle de l’histoire des sciences, afin de comprendre comment les biobanques, tout en s’inscrivant dans l’histoire longue des collections du vivant, s’en démarquent pourtant ; celle de l’épistémologie, afin d’analyser la fabrique des connaissances biomédicales à partir des collections biologiques ; celle enfin de la philosophie des techniques, assumant que les échantillons gagnent à être étudiés comme de véritables objets techniques. Au carrefour de ces trois perspectives, il s’agit d’examiner les enjeux éthiques du biobanking ainsi que les relations inédites qui se nouent entre le vivant et la technique dans la biomédecine contemporaine. Pour cela, les études réunies ici font la part belle aux enquêtes de terrain ainsi qu’aux analyses des professionnels des biobanques.

Les Conteurs du Nouveau Décaméron, Roczniki Humanistyczne

Par Noëlle Benhamou, Maître de Conférences en littérature française, Université de Picardie Jules Verne. [Annales de Lettres et Sciences Humaines / Annals of Arts], Vol. LXX, N°5, 2022, 166 p.

Réunit les contributions de Ana ALONSO, Noëlle BENHAMOU, Marie-France DAVID-DE PALACIO, Anne-Simone DUFIEF, Pierre-Jean DUFIEF, Peter J. EDWARDS, Béatrice FINET, Warren JOHNSON, Jean DE PALACIO, Nelly SANCHEZ, Bertrand VIBERT

Introduction : Noëlle Benhamou (p.7-9)

Articles
  • Théodore de Banville et Le Nouveau Décaméron : Peter J. Edwards (p.11-22)
  • Daudet, l’art du conte et Le Nouveau Décaméron : Anne-Simone Dufief (p.23-33)
  • L’Univers féminin de Catulle Mendès dans les nouvelles du Nouveau Décaméron : Ana Alonso García (p.35-50)
  • Entre illusion et réalité : le corps dans “Le Jeûne” et “La Mort d’un paysan” d’Émile Zola : Warren Johnson (p.51-61)
  • Maupassant, roi du Nouveau Décaméron : Noëlle Benhamou (p.63-76)
  • Edmond de Goncourt et sa double participation au Nouveau Décaméron : Pierre-Jean Dufief (p.77-86)
  • En être ? Pourquoi et comment ? Villiers de l’Isle-Adam et Le Nouveau Décaméron : Bertrand Vibert (p.87-105)
  • Entre vice et vertu : la discrète présence d’Ernest d’Hervilly dans Le Nouveau Décaméron : Marie-France de Palacio (p.107-123)
  • Les trois conteuses du Nouveau Décaméron : Nelly Sanchez (p.125-138)
  • L’enfance dans Le Nouveau Décaméron : Béatrice Finet (p.139-153)

Le contrôle de gestion... mais c'est très simple !

Par Christophe Chauvet, Maître de conférences en Contrôle de gestion et Économie à l'UPJV. Éditions Dunod. 200 pages.

Au carrefour de l’analyse et de la décision, une paire de jumelle à la main, le contrôleur de gestion – familier des tableaux Excel – scrute l’environnement de l’entreprise pour l’aider à s’engager sur la meilleure route. Cet ouvrage explique de manière simple et progressive les bases de la discipline, les outils de pilotage dont le contrôleur de gestion dispose et ses méthodes pour agir sur le destin et la performance d’une entreprise.

Vous suivrez, en fil rouge, via le récit d’un contrôleur de gestion, les aventures de trois entreprises de différents secteurs (boutique de décoration et d’objets design, usine de biscuits et de confiseries, société d’investissement).

Vous deviendrez incollables sur :
  • L’utilisation des données comptables et financières
  • Le calcul et l’analyse des différents coûts
  • Les techniques de prévisions
  • Le contrôle de la valeur, de la qualité et des écarts
  • Le pilotage de la performance
Le contrôle de gestion, c’est très simple quand on est bien guidé !

Buenos Aires n'existe pas

Par Benoît Coquil, maître de conférences en civilisation et littérature latino-américaine, UFR de Langues UPJV. Éditions Flammarion. 208 pages.

Extrait

"On dit qu’à Milan, dans le fond du réfectoire du couvent de Santa Maria delle Grazie, Léonard de Vinci, travaillant à sa Cène, rêvassait beaucoup. Il rêvassait tellement devant la fresque inachevée, le pinceau au repos, le regard au loin par la fenêtre, sans rien dire ni écrire, que le prieur chargé de superviser l’avancement des travaux alla se plaindre au commanditaire, le Grand Duc Ludovic, qui se plaignit à Léonard. Le prieur mouchard finit, dit-on, représenté en Judas dans la Cène, et Léonard termina la fresque à son rythme, sans pour autant cesser par moments d’habiter le vague.

Marcel a quelque chose de Léonard, lui qui expérimente, qui noircit des tas de feuilles volantes avec de minuscules dessins, des plans de machines impossibles bardées de lignes pointillées et de notes techniques tous azimuts. Lui qui travaille lentement, laisse les choses en plan, et parfois pour toujours inachevées.

“J’ai beaucoup flemmé”, écrira-t-il au moment de partir de Buenos Aires, mais on n’est pas complètement dupe. On sait bien que ceux qui se consacrent à la cosa mentale ont pour les gens affairés des allures de flemmards. Mais on sait bien aussi qu’il y a flemme et flemme, et que ces songeurs-là, Léonard ou Marcel, ne sont pas des songe-creux."