Ouvrages - page 8

Tout au long de l'année, les travaux des experts de l'UPJV - enseignants-chercheurs, doctorants, personnels, etc. - font l'objet de publications.

Retrouvez ici une sélection des derniers ouvrages publiés.

L'Arioste et les Arts

Publié sous la direction de Michel Paoli, UPJV, et Monica Preti, Musée du Louvre, Paris, Officina libraria - Editions du Louvre, 2012

Le volume que publient les Éditions du Louvre et l'éditeur italien Officina libraria, avec l'aide du laboratoire trame (e. a. 4284) et de l'upjv, brosse, pour la première fois en français, un portrait riche et dense des échanges entre l'Arioste, les arts visuels, les arts du spectacle, ceux du jardin, etc.  Ludovico Ariosto, diplomate au service du cardinal Hyppolyte d'Este, rédigea des poésies latines, des satires et des comédies inspirées des auteurs latins. Surtout, il consacra trente ans de sa vie (1502-1532) à l'écriture du Roland Furieux, un long poème héroï-comique en 46 chants et 38 736 vers qui se présente comme la suite du Roland amoureux de Mateo Maria Boiardo (XVe siècle). De nombreux artistes et écrivains furent intimement captivés par l'imaginaire ariostesque. C'est toute une branche de la culture moderne et de l'imaginaire contemporain (science-fiction comprise), qui découle directement ou indirectement, partiellement ou totalement, de la fantaisie débridée de l'Arioste.

Langue de l'autre, langue de l'auteur

Affirmation d'une identité linguistique et littéraire aux XIIe et XVIe siècles

Études réunies par Marie-Sophie Masse et Anne-Pascale Pouey-Mounou (TRAME - UPJV), Paris, Droz, 2012 (Travaux d'Humanisme et Renaissance 497), 431 p.

«Que diable de langaige est cecy ? Par dieu tu es quelque heretique ». En ce qu'elle déduit d'un « diable de langaige » la représentation de « l'autre », la célèbre réaction de Pantagruel aux paroles de l'écolier limousin, «qui contrefaisoit le langaige Françoys», est symptomatique de l'association que suscite, dans la fiction comme dans l'opinion que professent les auteurs sur leurs choix d'écriture, la confrontation à une langue repoussoir. Est posée la question de la confrontation à cet « autre », auteur, scripteur, énonciateur du texte-source, qu'il soit identifié ou anonyme, réel ou fictif, en fonction duquel se construit la figure de l'auteur en quête d'identité. Ce n'est pas seulement un discours théorique, mais un imaginaire qui en témoigne, par lequel l'auteur à naître s'approprie de façon souvent très consciente, dans l'émulation, la séduction, la contestation, et non sans mauvaise foi ni brutalité parfois, la richesse du texte qu'il récrit, construisant à son tour une image collective de la littérature qu'il cherche à promouvoir comme une élaboration propre.
L'ouvrage entend discerner, à travers la diversité des langues et de leurs statuts, les modalités d'un processus d'affirmation littéraire et linguistique, en deux périodes où il s'opère par excellence, la renaissance du XIIe siècle et la Renaissance française au XVIe siècle. C'est que les deux périodes envisagées présentent pour caractéristiques communes la revendication d'une littérature en langue vulgaire et, simultanément, l'affirmation du statut de l'auteur, comme si le processus souvent glosé de la translatio studii était indissociable de la prise de conscience individuelle.

Übersetzen bei Johann Gottfried Herder : Theorie und Praxis (La traduction chez J. G. Herder. Théorie et pratique)

Études réunies par Clémence Couturier-Heinrich, laboratoire CERCLL

La question du dialogue entre les cultures est un des fils conducteurs qui traversent l'œuvre de Johann Gottfried Herder (1744-1803) dans toute sa variété. Dans le champ littéraire, où il s'est illustré comme auteur, critique et théoricien, son questionnement sur les relations entre les cultures s'est focalisé en particulier sur la traduction, qui, en cette seconde moitié du xviiie siècle, joua un rôle déterminant dans le processus d'émergence de la littérature allemande moderne. Lui-même infatigable traducteur de textes poétiques issus des aires culturelles les plus diverses, Herder a poursuivi toute sa vie sa réflexion sur la traduction comme modalité spécifique de l'imitation de modèles étrangers.

Ce volume, qui rassemble seize contributions de spécialistes français et étrangers, constitue la première étude approfondie sur la théorie et la pratique de la traduction chez Herder. Les auteurs explorent la problématique en l'inscrivant dans l'anthropologie de Herder et dans sa conception de l'interculturalité. Ils reconstituent sa théorie de la traduction sous des angles variés et interrogent les relations de cette dernière avec la pratique du traducteur Herder, dont les stratégies et les techniques font l'objet de plusieurs études de cas

Voyages ou séjours d'écrivains espagnols en Europe 1890-1910

Modalités hispaniques du récit de voyage

Élisabeth Delrue Collection : Recherches et documents Espagne

« Cet ouvrage est une synthèse claire, vigoureuse et pertinente sur les voyages d'écrivains espagnols en Europe, au tournant du XIXe siècle. » L'analyse porte sur quinze récits de voyage, sélectionnés selon trois critères, l'inscription dans la période (1890-1910), la destination européenne des déplacements et l'identité sociologique de leurs auteurs : écrivains plus ou moins reconnus, envoyés spéciaux comme Emilia Pardo Bazán ou exilés comme Vicente Blasco Ibáñez. Sont abordées ici les questions d'identité et d'altérité, les motivations des voyageurs, la nature de leur quête, leurs difficultés à appréhender des cultures étrangères et ce dans un contexte historique précis, celui de la fin d'un Empire espagnol.Télécharger la fiche du livre

Audrey Duru, Essais de soi

Poésie spirituelle et rapport à soi, entre Montaigne et Descartes, Genève, Droz « Travaux d'Humanisme et Renaissance », 2012, 510 p.

Entre l'œuvre de Montaigne et celle de Descartes, la poésie spirituelle française cède l'initiative au « je ». Au carrefour d'une poétique historique et de l'éthique, l'étude scrute les paradoxes du « je », locuteur non souverain et non autonome, sur le modèle de saint Paul (« je vis non point maintenant moi, mais Christ vit en moi ») et de saint Augustin (Dieu étant « plus intime à moi que moi-même »). Avant l'invention du « moi », les poèmes élaborent un rapport pratique à soi. Par le travail maniériste des signes verbaux et des modèles (poèmes d'amour, psaumes, apocryphes augustiniens, traités moraux et spirituels), celui qui dit « je » est modulé comme personne morale et théologique, ainsi que sujet de droit, sujet politique voire dissident. Cette étude d'un moment de la poésie lyrique avant le lyrisme parcourt des poèmes reconnus, de Sponde, Desportes, Chassignet, ou plus méconnus, de Mage de Fiefmelin, de Croix, Hopil, et autres, soit environ cent cinquante recueils publiés entre 1580 et 1641.

Kosmpolitische Germanophonie

Postnationale Perspektiven in der deutschsprachigen Gegenwartsliteratur, Würzburg, Königshausen & Neumann, 2012

Etudes réunies par Christine Meyer, laboratoire CERCLL

Qu'est-ce que la littérature allemande aujourd'hui? Dans un contexte marqué par la crise de la nation et l'intensification des mouvements migratoires en Europe depuis la décolonisation et la fin de la Guerre froide, l'ampleur des phénomènes de globalisation culturelle oblige à repenser les contours du champ littéraire allemand. Ce qu'on appelait jusqu'à récemment la « littérature de migration » ne peut plus être considéré comme un phénomène marginal dans les pays germanophones. Par ailleurs, un nombre croissant d'écrivains issus de l'immigration n'ont plus que des liens lointains avec la culture de leur pays d'origine. On n'a donc pas affaire à un « entre-deux » entre différentes cultures homogènes, comme le suggère le concept en vogue d'interculturalité, mais à un processus d'internationalisation de la culture allemande elle-même. Pourtant les écrivains « allochtones » d'expression allemande se voient encore cantonnés à un domaine réservé au sein de la culture majoritaire, notamment par le biais de prix littéraires spécifiques, et la germanistique universitaire a du mal à appréhender ce nouvel objet sans le marginaliser. Le présent ouvrage réunit des analyses dont l'objectif est de dépasser ce cloisonnement et de contribuer au décentrement du regard porté sur la littérature allemande. Les approches présentées s'inspirent en particulier de la comparaison avec les domaines voisins de la « francophonie » et des nouvelles littératures anglophones et des méthodes et concepts mis au point dans le cadre des postcolonial studies.

La demeure médiévale à Paris

Actes du colloque tenu à Lille III et Amiens les 25-27 novembre 2009

Somogy éditions d'art - Archives nationales, Paris, 2012, 294 p. Ouvrage publié sous la direction d'Étienne Hamon, professeur d'histoire de l'art médiéval à l'UPJV (TrAme), et deValentine Weiss, conservateur aux Archives nationales.

À l'occasion de l'exposition qui s'est tenue du 17 octobre 2012 au 14 janvier 2013 aux Archives nationales à Paris, plusieurs publications ont été proposées au public dont cet ouvrage illustré de nombreux documents souvent méconnus qui, sous forme d'essais et d'études de cas, dresse un bilan des connaissances sur l'histoire, l'archéologie et l'architecture de la demeure dans ce qui fut la plus grande ville de l'occident au Moyen Âge. Y a contribué une quarantaine de spécialistes issus des diverses disciplines qui participent aujourd'hui à la redécouverte de ce patrimoine. Plusieurs sont des enseignants-chercheurs de l'UPJV comme François Blary (TrAme) et Marie Houllemare (Centre d'Histoire des Sociétés, des Sciences et des Conflits), ainsi que des chargés de cours et des doctorants de notre université.

Calvin et l'Humanisme

Actes du colloque tenu à Lille III et Amiens les 25-27 novembre 2009

14 contributions, rédigé par Bénédicte Boudou (Professeur à l'UFR des Lettres de l'UPJV et membre de l'unité de recherche TrAme) en collaboration avec Anne-Pascale Pouey-Mounou, Droz, Cahiers d'Humanisme et de Renaissance, 2012 (328 p.)

Ce volume collectif met  en valeur le Calvin littéraire, à l'occasion du cinquième centenaire de sa naissance. Les contributions s'emploient à approfondir ce qui, dans le rapport du réformateur à l'écriture et à la Bible, et dans son rayonnement auprès des écrivains du XVIe siècle (à travers une série d'échanges, d'influences, d'interactions et de rapprochements possibles), témoigne d'une appréhension humaniste des textes et de l'homme, comme de l'inscription d'une pratique littéraire dans une anthropologie humaniste. Cet "humanisme" de Calvin - avec toutes les ambiguïtés que la notion comporte - a été étudié selon trois axes majeurs : l'axe culturel bien sûr, à travers l'étude d'un milieu de formation, d'une communauté d'arrière-plans et d'un ensemble de références culturelles, antiques en particulier, mais aussi l'axe anthropologique et l'axe philologique de sa relation à l'écriture et à la langue française, qu'il contribue largement à clarifier et à simplifier en la libérant du latin. Le volume s'attache surtout à mettre en évidence les liens qui existent entre la formation de Calvin, l'anthropologie qu'il propose, et sa pratique stylistique. Ainsi réunies, les diverses approches des spécialistes sollicités permettent d'établir que ce qui semble inscrire Calvin dans un ordre de référence humaniste est toujours remis en cause au nom d'une anthropologie repensée, questionnant la notion d'"humanisme". Deux aspects de l'écriture calvinienne structurent en particulier la réflexion menée dans ces pages : les tensions d'un héritage, parce que le rapport à l'écriture convoque, et repense, à travers des références humanistes et au-delà d'elles toute une anthropologie propre; et une écriture de combat, qui permet de voir comment ce rapport aux textes et aux hommes se traduit concrètement dans un style qui a fait reconnaître Calvin comme écrivain, "illustrateur" de la langue française.

Éthique et Droit du Moyen Âge aux Lumières

Actes du colloque tenu à Amiens les 15-17 juin 2010, rédigé par Bénédicte Boudou (Professeur à l'UFR des Lettres de l'UPJV et membre de l'unité de recherche TrAme) en collaboration avec Bruno Méniel, Classiques Garnier, coll. Esprit des lois, esprit des Lettres, 2012 (378 p.).

Du Moyen Âge aux Lumières, des écrivains opposent à l'ordre de la loi celui qui se fonde sur des valeurs plus délicates à définir, mais non moins impérieuses, qui relèvent de l'éthique : ils montrent par exemple que certains actes sont moralement nécessaires sans être licites, alors que d'autres sont permis par la loi sans être éthiquement acceptables. D'autres adoptent la position inverse : ils dénoncent le pouvoir des juristes en montrant qu'ils bafouent impunément l'éthique. Cet ouvrage collectif réunit les contributions de littéraires, d'historiens et de juristes. Il interroge la culture juridique des écrivains et tente de situer l'un par rapport à l'autre ces deux lieux de pouvoir que sont le droit et la littérature.