"Le handi ? Avant mes études supérieures, je ne connaissais pas. Et puis j'ai comme une illumination. Une évidence." Engagé dans une 3e année de Licence STAPS mention Activités Physiques Adaptées et Santé (APAS), Salim Kerim vit aujourd'hui une passion pour le sport adapté.
Après une scolarité sans embûches, le baccalauréat en poche, le futur étudiant a d'abord tâtonné, cherché la bonne formation post-bac. "Je me suis lancé dans des études en STAPS à l'UPJV, sans grande conviction. Et c'est là, avec le contact de professeurs qui ont changé ma façon de voir les choses, que j'ai commencé à m'intéresser à des pratiques sportives alternatives. Plus inclusives, adaptées à toutes et tous." Au cœur du Pôle Sports, à Amiens, la licence lui ouvre des perspectives inattendues.
"La JASH, un défi ? Même pas peur"
Au fil de ses années d'études, Salim se donne un défi : relancer la Journée Amiénoise du Sport et du Handicap (JASH), mise en sommeil pour cause de crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Avec trois camarades, il crée une association et commence à porter le projet. "Les anciens organisateurs, les fédérations, des étudiants : tous y sont allés de leurs conseils pour nous accompagner. La JASH, un défi ? Même pas peur." D'ailleurs, comment résister à l'évènement handisport le plus important au nord de Paris ? "C'est un peu un challenge de tête brûlée : organiser, pendant des mois, une journée qui va mobiliser des dizaines des bénévoles, attirer des écoliers, collégiens et lycéens de tous les Hauts-de-France, et les voir occuper l'ensemble des sites du Pôle Sports. C'est excitant."
Fidèle à sa tenue passe-partout – jogging, baskets – Salim sait déjà qu'il sera sur tous les fronts pendant la journée, le 24 mars 2022 : 23 sports seront présentés à près de 1 000 participants attendus ! Un programme dense, déjà remarqué et salué au niveau national : le 14 janvier 2022, les quatre organisateurs de la JASH ont reçu le premier prix pour l'engagement étudiant, remis à Paris par France Universités. Une reconnaissance importante, qui donne un coup de projecteur sur leur action, mais aussi sur le sport adapté.
"C'est important de parler du handicap, de confronter les valides au handicap, de sensibiliser, de faire comprendre. Jouez au tennis de table avec une main dans le dos, vous verrez instantanément la différence ! Et mettez un ballon dans les mains d'un enfant en fauteuil roulant… Leur plaisir vaut toutes les heures de préparation, d'efforts et de temps libre mis de côté."
Une voie professionnelle qui se dessine
Et après ? Les débouchés proposés par la formation suivie par Salim sont multiples : coordonnateur de programmes d'intégration par l'activité physique adapté, professeur en milieu spécialisé, spécialiste de la prévention par l'activité physique, éducateur spécialisé… À l'aube des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Salim se verrait bien faire carrière dans l'évènementiel.
"Le jour de la JASH, on se dira tous : on l'a fait. J'aimerais continuer, m'engager, essayer d'ouvrir de nouvelles portes. Pourquoi pas proposer mes services et organiser des temps forts avec les fédérations ? Grâce à la JASH, je sais désormais que je peux gérer un évènement de A à Z. Et dans un secteur qui a du sens !"