Jacques
Beauchamp/Applications de la
géologie
dans les travaux de génie civil
3.1 Erosion
Les
courants générés par les vagues et les courants
produisent
un cisaillement sur le fond et un arrachement de matière. Les
matériaux
cohésifs comme les argiles résistent mieux que les sables
et
les galets, non cohésifs. Les éléments
frottent
les uns sur les autres, s'usent (attrition) et s'arrondissent.
Les blocs apportés par les rivières ou arrachés de la côte (comme les rognons de silex des falaises de craie) usés, arrondis donnent des galets. Les petits éléments donnent des grains de sable, des limons et des argiles. Les coquilles subissent le même sort. Les courants peuvent également remobiliser des sables plus anciens déposés sur le fond à faible profondeur.
Sable de la Baie de Somme vu au microscope polarisant. |
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L'usure
et le recul correspondant des falaises est un phénomène
spectaculaire
provoqué par le choc et l'effet de succion des vagues, mais
surtout
par les agents continentaux comme l'action de l'eau et du froid.
L'action
de la mer se résume au déplacement des matériaux
libérés.
La base de la falaise forme un platier d'érosion, estran rocheux
colonisé
par les coquillages fixés (moules). Ce platier joue un
rôle protecteur
pour la falaise car les vagues s'y cassent.
Facteurs d'érosion d'une falaise |
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3.2 Transport
Le
transport des matériaux libérés par
l'érosion
se fait par suspension et par traction.
a)
Transport par suspension
Le transport par suspension a lieu pour les petites particules minérales (sables, limons et argiles) et pour la matière organique, vivante ou morte, plus légère que la fraction minérale. L'ensemble limon fin + argile + MatièreOrganique forme la vase.
La
suspension d'une particule plus lourde que l'eau dans un courant est la
conséquence
du gradient de vitesse: la vitesse instantanée de l'eau augmente
du
fond vers la surface. Plus ce gradient est fort, plus la particule est
soulevée
jusqu'à atteindre un équilibre entre son poids apparent
et la
force de soulèvement. Toute variation de la vitesse
instantanée
entraîne une modification de cet équilibre et donc de la
position
de la particule. Lorsque le courant diminue jusqu'à devenir nul,
la
force de soulèvement disparaît et la particule tombe sur
le fond:
c'est la sédimentation.
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b)
Transport sur le fond:
Ce
mode de transport concerne les éléments trop volumineux
ou des
courants trop faibles pour permettre le soulèvemnt en
suspension. Il
s'effectue par glissement, roulement et saltation: c'est le mode de
déplacement
des galets.
Actuellement,
la remontée généralisée du niveau marin
s'accompagne
d'une remobilisation de sédiments
d'origine
marine , de
leur
transport et de leur dépôt particulièrement bien
visible
dans la Baie du Mont St Michel et la Baie de Somme.
Transport des sédiments
près du rivage.
3.3 Sédimentation
La
sédimentation de la charge transportée par un courant se
produit
essentiellement quand la vitesse diminue. La diminution de
vitesse apparaît:
* à l'étale de haute mer et basse mer
* suite au frottement sur le fond près du rivage
*
à la rencontre d'un obstacle naturel ou artificiel.
A
ces mécanismes hydrodynamiques s'ajoutent des
phénomènes
particuliers comme:
* la floculation des argiles d'origine continentale au contact de
l'
eau de mer (formation
d'un bouchon vaseux dans les estuaires)
* la
précipitation
chimique de certains cations comme le fer apporté par les
rivières
(voir le chapître "altérations").
Les
sédiments déposés peuvent être repris si la
vitesse
du courant augmente. La remobilisation des sédiments est
contrariée
par les organismes benthiques (feutrage de tubes d'annélides,
fixation
de moules...) et la végétation qui joue le rôle
d'obstacle.
L'augmentation des nutriments dans l'eau de mer, à la suite des
déversements
d'origine anthropique, favorisent la prolifération des
organismes,
la production de M.O. et la fixation des sédiments.
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Il
s'effectue sur le littoral un tri granulométrique en fonction de
l'hydrodynamisme.
Les particules trés fines sont déposées dans
des
lieux trés calmes (fond de golfe, lagune, marais maritimes); les
particules
argileuses apportées par les rivières
s'agglomèrent et
précipitent à la rencontre de l'eau salées
(floculation
dans les estuaires). Les éléments grossiers peuvent se
déposer
dans des eaux plus agitées.
En
général dans les estuaires les courants de flots sont
plus forts
que ceux de jusant: il y a plus de charge en suspension qui rentre
qu'il
n'en sort, une partie des particules restent et produit le
comblement
qui apparait comme généralisé en cette
période
de remontée eustatique.
Transport en suspension en Baie de Somme: la part de sédiment qui reste dans la baie augmente avec le coefficient de marée.
Limite sable-galet à la base du cordon littoral de la côte picarde. |
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Les zones colonisées par la végétation mais
recouvertes
par les marées de vives eaux s'appellent le schorre
(Pays
Bas), les herbues (Normandie) ou les
mollières
(Picardie). Les zones vaseuses non végétalisées et
recouvertes
à chaque haute mer forme la slikke. Les
sédiments
sont finement laminés: une lamine correspond à un
dépôt
de marée.
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