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page de bio de Céline Rosselin-Bareille | Habiter le monde
Céline Rosselin-Bareille

Professeure

Anthropologie

Céline Rosselin-Bareille est professeure d’anthropologie (20 ème section) à l’Université de Picardie Jules Verne depuis 2023.
J’ai obtenu mon Doctorat en Anthropologie à l’Université de Paris V – René Descartes, en 1998, en présentant un mémoire sur les espaces habités : « Habiter une pièce. Une ethnographie des espaces par la culture matérielle » (sous la direction de J.-P. Warnier). Cette thèse interrogeait la possibilité même d’« habiter » un espace de transition, provisoire et les dimensions normatives associées.
Mon travail s’inscrivait dans les réflexions d’un groupe de recherche sur la culture matérielle, le MàP (Matière à Penser), que j’ai co-fondé avec Marie-Pierre Julien et Jean-Pierre Warnier, en 1994 au sein du laboratoire de Paris V. Les premiers travaux du groupe ont été consacrés aux processus d’authentification des marchandises puis aux corps-à-corps avec les objets.
J’ai été recrutée en 1999 à l’Université d’Orléans en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (Staps) où j’ai été Maîtresse de conférences en anthropologie sociale jusqu’en 2023.
En 2021, j’ai présenté une Habilitation à Diriger des thèses « De la culture matérielle aux matières à former : rencontres des matières et construction des sujets » (Université de Toulouse Jean Jaurès, LISST-CAS ; Garant : Nicolas Adell). En 2023, j’ai été nommée professeure à l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens et rattachée à l’équipe Habiter le Monde UR4287.
Mes travaux de recherche interrogent la façon dont la culture matérielle (techniques comprise)
articule construction des sujets et fabrication du monde, en s’intéressant aux corps, aux processus vitaux, aux sensorialités engagés notamment dans des situations d’hostilité. J’ai ainsi travaillé sur les scaphandriers travaux publics, de leur formation au travail en chantier, entre 2011 et 2018 (voir projet plus loin). Mes recherches me conduisent également à interroger les frontières de la discipline à travers des dialogues pluridisciplinaires (sociologie, géographie, psychologie, neurosciences).
Dans un dialogue entamé de longue date avec des collègues sociologues et socio-anthropologues des techniques, j’ai également été chercheuse au CETCOPRA (Université de Paris 1 – Panthéon Sorbonne, 2015-2023) et suis membre du Bureau du Groupe de Travail 01 (Corps, Sciences, Techniques et Société) de l’AISLF (Association Internationale de Sociologie de Langue Française), membre du comité de rédaction de la revue Socio-anthropologie (depuis 2021) et co-responsable avec Caroline Moricot d’un séminaire « Mondes hostiles et couplages à la technique ».
A l’échelle de la discipline, je m’intéresse particulièrement aux différents métiers de l’anthropologie.
Ainsi, en tant que membre du bureau de l’AFEA (Association Française d’Ethnologie et
d’Anthropologie) à sa création en 2009 et membre de son CA depuis 2019, j’anime une commission sur le sujet. J’ai co-conçu le prix de thèse Tillion-Rivière (Ministère de la Culture – AFEA) qui récompense des recherches impliquées et participatives. Dans ce contexte, je me suis rapprochée de l’Association Germaine Tillion.
Je participe à un groupe de réflexion d’enseignantes-chercheuses et d’enseignants-chercheurs sur les formations en anthropologie.
Enfin, j’ai été membre élue au Comité National de la Recherche Scientifique (section 38 :
Anthropologie et étude comparative des sociétés contemporaines) pour les années 2021, 2022 et
2023.

 

Ses Projets de recherche

Faire et être avec des robots (2024-2032)

« Faire et être avec des robots » au sein de l’Action structurante 2 « Mouvement en interaction physique et socialement adapté » du PEPR Robotique (porté par P. Souères, 96 mois, 2,4M€) ; co-responsable du lot de travail 1 : « Contribution du mouvement à la conception des robots ». Pour UPJV : un ingénieur de recherche (D. Gamet, socio-anthropologie filmique) et une collaboration avec le danseur et praticien de Qi Gong Marceau Chenault 1 . Si l’état actuel de la robotique ne permet pas véritablement de dire que les humains « habitent » avec des robots, son développement promis nous invite à penser et à étudier cette cohabitation des corps et des techniques déjà amorcée sous diverses formes (robot, cobot, exosquelette, prothèse) et dans certains secteurs (travail, santé, armée, vie quotidienne, arts). L’étude entre sur le terrain par l’étude des mouvements sous sa triple considération bio-psycho- sociale : ceux des humains, ceux des robots ; ceux d’humains avec des robots ; ceux issus du couplage humain-robot. Elle interrogera alors la rencontre des matières (corps et robots) et, plus spécifiquement, les dimensions sensori-affectivo-cognitivo-motrices de ces rencontres. L’ethnographie multi-située s’intéresse aussi bien à ceux qui étudient, conçoivent, modélisent et mettent en forme les robots qu’à ceux qui les utilisent, en situation, afin d’éclairer les prémices de cette cohabitation (Terrains : laboratoires PPrim-RobioSS, INRIA-Willow). Trois échelles sont envisagées : les rapports entre corps et matières en mouvement ; le « faire ensemble » ; le « faire monde » pour comprendre : - La façon dont le mouvement émerge de la rencontre des matières - ce que cela fait aux sujets humains de faire et d’être avec des robots et, réciproquement, ce que cela fait aux robot(icien)s de faire et d’être avec des humains - ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas ; - les enjeux anthropologiques et de société soulevés par les questions précédentes dans la perspective d’alimenter la fondation de la future Maison des humanités potentielles. Une expérimentation méthodologique pluridisciplinaire est testée avec une équipe comprenant des roboticiens, psychologue expérimentaliste, biomécanicien et anthropologues collaborent autour de l’analyse de mouvements dansés avec des robots. L’objectif est à la fois de mettre en œuvre la pluridisciplinarité et de comprendre les mouvements, les interactions et les couplages entre robots et êtres humains de façons bio-psycho-sociales. L’enjeu anthropologique est de comprendre les modalités des « faire et être » avec les robots dans un double intérêt pour la construction des sujets et la production de mondes.

Mondes Hostiles, corps et techniques (2022-2024)

Après l’enquête sur les scaphandriers (séminaire et publication à venir). Protéger les corps en les harnachant et malgré tout les immerger dans des mondes hostiles pour qu’ils y produisent une action relève d’une prise de risque socialement consentie et procède de la mise en équation du rapport, variable dans l’histoire, qu’une société entretient avec le risque, le sacrifice. Soucieuses de prolonger nos réflexions partagées autour de nos terrain respectifs –auprès des scaphandriers travaux publics et des pilotes de chasse –, Caroline Moricot et moi-même avons proposé, dans un séminaire, de travailler sur les environnements qui n’accueillent des êtres humains qu’au prix d’adaptations bio-psycho-sociales et techniques fortes. Les environnements hostiles offrent ainsi un verre grossissant intéressant pour analyser les façons dont les techniques et les gestes sur les matières, comme le harnachement des corps, articulent le vital et le social, pour observer les couplages et découplages entre sujets, objets et environnement. Nous avons identifié trois pistes comme autant d’invitations à s’approprier la thématique : l’expérience de l’hostilité des environnements dans lesquels évoluent les sujets concernés ; celle des sensations dans les processus de couplage-découplage avec les objets et les environnements ; celle, enfin, des limites de l’humain et de la technique comme possibilité de questionner ce que les collègues géographes, nomment l’écoumène.

Participation au Projet Connaissance du souffle (2022-2024)

Participation au Projet Connaissance du souffle coordonné par T. Similowski. Description des connaissances et représentations des notions de souffle, essoufflement et maladies respiratoires en population générale (financé par la Fondation du Souffle). Cette collaboration se situe dans la continuité de mon travail sur la respiration des scaphandriers (dans une perspectives bio-psycho-sociale) et devait débuter en janvier 2020, mais dut être reportée du fait des vagues successives de covid-19 qui mobilisaient nos collègues pneumologues hospitaliers.

Participation à l’ANR HECTTOR L’Humain Engagé par la Cobotisation dans les Transformations du Travail et des Organisations dans les usines du futur (2018-2022)

Ce projet visait à analyser les enjeux technologiques, humains et organisationnels de la cobotique dans les PME par une approche pluridisciplinaire où se rencontrent des sciences humaines, des sciences sociales (ergonomie, sociologie, anthropologie) et des sciences pour l’ingénieur (robotique, génie de production). Je me suis engagée dans cette ANR au titre de mon approche des couplages entre objets et sujets dans les environnements de travail et mon questionnement autour de la propriété des savoir-faire : « à qui appartiennent les savoir-travailler lorsque le sujet fait avec un “ cobot“ (un « robot collaboratif ») ? » était mon questionnement de départ. Les différentes analyses diagnostiques (de l’existant politique, social, technologique et organisationnel), intégrées à la démarche du projet, ont mis en lumière la difficulté à pouvoir rendre compte du travail avec les cobots dans le contexte de PME, s’équiper relevant davantage de l’intention. Les terrains pressentis ou investigués (une forge et une entreprise de fabrication de pièces techniques et matériaux denses) ont réorienté le projet global vers un accompagnement au changement ; permis d’analyser les soubassements politiques et économiques diffusés dans les textes consacrés à « l’usine du futur » grâce à une approche socio-historique ; de questionner les divergences de projets selon une intention de santé (travailler avec les humains pour le cobot) ou de productivité (travailler à la place des humains pour le robot) ; plus subtilement, d’insister sur l’incontournable prise en compte du geste, de l’expérience sensible, du rapport à la matière, toutes choses non modélisables, à l’œuvre dans le travail et des couplages et découplages avec le cobot, auquel sont associées, malgré tout, des tentations de normalisation et de standardisation des gestes humains.

Proscaf : recherche non financée sur les scaphandriers travaux publics (2011-2018)

Proscaf : recherche non financée sur les scaphandriers travaux publics (voir le projet de publication Matières à Travailler). Ce travail a pour point de départ une demande de membres du tout nouveau syndicat des scaphandriers autour de leurs « compétences » dans l’objectif de rédiger la convention collective de la profession naissante qui soit au plus près des réalités de l’activité. Cette demande est adressée, dans un premier temps, à l’équipe de formation du Master d’ergonomie de l’Université d’Orléans. La disparition du laboratoire d’accueil pressenti pour ce projet a fait évoluer le partenariat vers une collaboration plus implicite, un terrain davantage filé sur des lieux d’intervention, sur des chantiers et dans des écoles de formation qui vont, à partir de 2014, décerner le titre professionnel (2014). Ce titre entérine à la fois l’existence de la profession et une formation diplômante que j’ai étudiée par une ethnographie des cultures matérielles des sujets-scaphandriers durant huit années. Les matériaux ethnographiques ont été collectés sans « participation observante ». J’ai partagé, avec les travailleurs, de longs moments sur les chantiers ou en interventions plus ponctuelles, observé les stagiaires dans le cadre de leur formation (plusieurs semaines à différents moments de la formation) et réalisé des entretiens approfondis en situation de face-à-face avec différents sujets du réseau d’actions sur les actions des autres (femmes de scaphandriers, préventeur, employeurs, interlocutrice de la Direction générale du travail, syndicalistes, stagiaires, scaphandriers classe 2A). La recherche sur des scaphandriers était pour moi l’occasion d’interroger mes thématiques mapistes en me risquant à considérer les environnements hostiles, dans lesquels s’immergent les travailleurs, comme un verre grossissant pour l’analyse des rencontres des matières (sujet, objet, environnement), de la formation de sujets-scaphandriers (ceux des travaux publics), de la place de la culture matérielle dans les réseaux d’actions sur les actions des autres. La prise au sérieux de la culture matérielle – comprise non pas comme somme d’objets matériels, mais bien comme le fruit de relations entre les sujets et les objets et qui n’est pas restreinte aux objets du travail, comprise donc comme matières à former – des scaphandriers conduit à explorer le rapport aux environnements hostiles à partir d’expériences sensori-affectivo-cognitivo-motrices du travail spécifiques. Cette approche invite à revisiter la catégorie du risque, inopérante aux yeux des professionnels concernés, dans un contexte où l’imprévisible domine. Il s’agit alors pour les scaphandriers de développer une sensorialité fine, comprenant des « sens de » l’immersion et de l’intuition notamment, qui visera à pouvoir se sortir des situations les plus problématiques. La formation, qui s’affiche comme formation à la sécurité, est alors surtout l’occasion d’une déconstruction-reconstruction de la sensorialité et de la motricité mises à l’épreuve par des matières venant ainsi sanctionner durement les apprentissages des stagiaires. Équipement – véritable mais indispensable harnachement au service de la production d’un travail dans lequel j’intègre ce que d’aucuns considèrent comme des outils ou instruments –, conditions matérielles d’un travail réalisé malgré une pénurie de matériaux et parfois d’outils, liquides dans lesquels les scaphandriers s’immergent et corps s’articulent ainsi tant bien que mal. Dans ce contexte, les élèves scaphandriers apprennent à déléguer, non sans mal, des pans entiers de leur sensorialité et de leur cognition à leurs collègues (le collectif de travail est constitué d’un minimum légal de trois scaphandriers qui tournent sur les trois postes de plongeur, de surveillant de plongée et de tendeur-plongeur secours) pour assurer et la sécurité des humains et la réussite du travail. L’analyse de la respiration, par exemple, illustre comment la culture matérielle des scaphandriers articule le vital et le social, en étant impliquée dans un travail sur soi de chacun des scaphandriers, la dépendance essentielle aux autres membres des collectifs de travail et l’évaluation du travail en train de se faire. Les différents couplages et découplages aux matières participent ainsi à la construction de sujets particuliers qui, malgré les idiosyncrasies, tendent à être faits du même bois et participent de la formation d’un savoir-faire-ensemble collectif. S’il y a partage de savoir-faire, ce n’est pas tant parce qu’ils seraient communs à la profession, que parce que chacun des trois scaphandriers concernés par une intervention participe à la construction d’un savoir-intervenir en milieu subaquatique. Ainsi, le savoir-faire n’est pas le fait de l’un ou l’autre, mais de l’articulation des cognitions, des incorporations et sensations du trio dans une situation donnée. Si cette recherche n’a pu être réalisée collectivement, j’ai toutefois sollicité, à différentes reprises, des collègues pour échanger sur des aspects précis qui émergeaient de cet objet et m’incitaient à questionner d’autres disciplines ou d’autres professions comparables au moins à certains égards. Les questions de la sensorialité (É. Lalo, neuroscientifique), des apprentissages (É. Lalo et D. Nourrit, psychologue des apprentissages moteurs), de la transmission dans la formation professionnelle (H. Munz, ethnologue), des environnements hostiles et du couplage à la technique (C. Moricot, socio- anthropologue) ont ainsi fait l’objet d’échanges pluridisciplinaires ou de comparaison de terrains d’enquête.

Porteuse du Projet Rudolf (2015-2016)

Porteuse du Projet Rudolf (Rôle et Usage Dynamique des Objets dans Les interactions Formatives), j’ai réuni trois équipes pour répondre à un appel à projet financé de la ComuE héSam (Hautes Études-Sorbonne-Arts et Métiers) : le CRTD du CNAM (N. Heddad, P. Falzon, Y. Lémonie), l’UMR AUSser de l’ENSA Paris – La Villette (V. Nègre) et du CETCOPRA de Paris 1 (C. Rosselin). Ergonomie socio-cognitive, histoire de l’architecture et ethnologie ont croisé regards, méthodes et concepts autour de la fabrication et l’usage de maquettes dans la formation à la simulation d’ergonomes et d’architectes. L’étude des situations formatives nous semble avoir accordé beaucoup d’intérêt aux pratiques langagières et, donc aux contenus de cours, une place doit être faite aussi aux méthodes, à « ce qui se fait » et aux objets pédagogiques utilisés. Aussi, depuis les années 2000, les didactiques professionnelle et scolaire visent à comprendre plus spécifiquement le rôle des dispositifs matériels et symboliques dans les situations formatives : apprentissages moteurs, sportifs, des normes, de savoirs techniques ou mathématiques. C’est dire l’étendue du domaine et l’invitation à un traitement pluridisciplinaire de cet objet aux enjeux multiples. L’objectif du projet était triple : - de recherche : 1. le « savoir de la main » qui crée et manipule la maquette ; 2. la rencontre des intentions pédagogiques des enseignant·e·s et leur appropriation par les élèves ; 3. la création, par le travail collectif autour des maquettes, d’une identité professionnelle. - de formation : j’ai recruté deux stagiaires de niveau Master pour les former à la recherche sur les objets pédagogiques. - de conception : en travaillant avec les enseignant·e·s intervenant dans les différentes formations choisies, l’ambition était de collaborer à l’amélioration des enseignements-apprentissages concernés.

Co-Porteuse du Projet SmartAdo (2011-2014)

Co-Porteuse du Projet SmartAdo : usages intensifs du Smartphone chez les adolescent·e·s (Financement ARS – Région Centre) avec J. Riff et deux étudiants (R. Simon† et B. Corret). Nous avons inscrit le projet SmartAdo dans le Plan Régional en Santé Publique et Environnementale de l’Agence Régionale de Santé en Région Centre. Il s’agissait de prévention primaire en direction d’un public d’adolescent·e·s exposé·e·s de façon intensive à des environnements technologiques numériques, plus spécifiquement au Smartphone (ou téléphone dit « intelligent »). SmartAdo est le fruit d’une collaboration entre l’Agence Régionale de Santé Centre, la Région Centre, l’ancien laboratoire AMAPP (auquel J. Riff appartenait) et le Master d’Ergonomie de la Motricité de l’Université d’Orléans. L’originalité de SmartAdo résidait à la fois dans la dimension pluridisciplinaire de l’approche (psychologie, ergonomie, ethnologie) et dans l’étude des « usages » intensifs de Smartphones par les adolescents en situation réelle – objet central, de l’environnement technologique numérique dans lequel elles et ils évoluent –, afin de rendre compte de leurs conséquences en termes de santé entendue dans une acception large. En effet, les travaux de recherche, desquels nous nous distinguions, se structuraient autour des effets de la technique, dans une conception « virale » et intrusive de celle-ci (les ondes, l’addiction, la cyberpornographie, le harcèlement, l’exposition aux pratiques commerciales) ; peu de travaux étaient donc consacrés aux effets des pratiques sur la construction bio-psycho-sociale des adolescent·e·s. Aussi, nous avons proposé d’analyser l’activité et de rentrer par le couplage entre objet et sujet à trois échelles de description : la Main-l’Objet, le Corps-l’Objet, le Corps-l’Objet-l’Environnement. À partir d’observations dans des lieux multiples (espaces publics, espaces domestiques, espaces scolaires), d’entretiens individuels et collectifs, nous avons ainsi pu faire émerger 6 nouvelles façons d’envisager les effets des Smartactivités à l’adresse de l’ARS : les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) et la rédaction de Short Message Service (SMS) ; les gestes de protection, ostentation, dissimulation de l’objet fragile et coûteux ; la charge cognitive en lien avec les multi-activités ; la connectivité permanente, l’emprise de l’objet et l’appauvrissement possible de compétences cognitives de base ; la pression sociale et la construction collective d’une « dépendance ». Nous avons également pu montrer comment les SmartActivités construisent des rapports sociaux spécifiques ; développent des savoir-faire nouveaux (dextérité gestuelle, mobilisation de ressources en personnes et en outils, savoir-faire sociaux) ; des stratégies d’adaptation et identitaire (voire exploration d’identité en termes de genre et d’âge essentiellement). Nous avons profité de cette recherche pour également construire une bibliographie raisonnée sur le sujet. Cette recherche a donné lieu au financement d’un stage et d’un apprentissage, à un mémoire de Master 1, à un rapport scientifique, à une communication orale (Congrès AFS, RT41, Juin 2021) dans laquelle je travaille plus spécifiquement le « faire genre » dans l’espace public, question apparue en actualisant les données avec de nouveaux entretiens réalisés entre 2015 et 2021.

Co-porteuse d’une recherche consacrée à la blessure chez les sapeurs-pompiers (2004-2005)

Co-porteuse d’une recherche consacrée à la blessure chez les sapeurs-pompiers (SDIS Loiret) avec deux collègues D. Mélo (sociologie), F. Gloméron (didactique professionnelle) et trois étudiant·e·s (Master 1 d’ergonomie). Ce partenariat entre le laboratoire AMCO et une caserne du Loiret part d’une demande d’analyse et d’adaptation des pratiques sportives face aux constats répétés de blessures pendant ces activités. L’analyse de cette demande nous a conduit·e·s à interroger plus généralement la santé des sapeurs en s’intéressant à l’ensemble de leurs activités et non uniquement à la pratique sportive réalisée en caserne. Rompant avec les études centrées sur le mal-être lié à l’intervention, l’analyse de l’activité réelle de travail ouvre la « boîte noire » du temps hors intervention pour le considérer non pas comme le négatif de l’intervention, mais comme un temps de travail à part entière. L’enquête montre, à partir du croisement de travaux sur les questions du sens au/du travail, du care et de la culture matérielle, comment les stratégies d’adaptation à l’attente se heurtent aux techniques du corps des hommes au travail et à la construction symbolique et matérielle d’une culture professionnelle masculine autour de l’intervention, provoquant ainsi un mal-être au travail.