Julie Désert

Doctorante

Anthropologie

Julie Désert est doctorante en anthropologie à l’Université de Picardie Jules Verne, membre du laboratoire de recherche Habiter le Monde UR4287. S’inscrivant dans les champs de l’anthropologie de l’environnement et de l’anthropologie visuelle, ses travaux de recherche portent sur les représentations paysagères océanes façonnées par la présence ou l’absence de « déchets sauvages » sur le littoral basque. Membre du Groupe de Recherches-Ressources, membre du Réseau d’Études et d’Échanges en Sciences Sociales sur l’Eau et membre du Conseil d’Administration du Réseau Déchets Sauvages, Julie Désert s’implique au cœur des réflexions et actions en tant que spécialiste des déchets sauvages.

Contrat doctoral – Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
Université de Picardie Jules Verne – Habiter le Monde UR UPJV 4287
Sous la direction de Aline HÉMOND et Denis BLOT.

Intitulé : « Déchets sauvages » et fabrication de l’ordre paysager : analyse des conflits et usages des représentations paysagères océanes – étude de cas de la ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

Ses Projets de recherche

Déchets sauvages et fabrication de l'ordre paysager

Doctorante en anthropologie (Contrat doctoral ministériel) - Habiter le Monde EA 4287 - Université de Picardie Jules Verne

Sujet de thèse : DÉCHETS « SAUVAGES » ET FABRICATION DE L’ORDRE PAYSAGER : ANALYSE DES CONFLITS ET USAGES DES REPRÉSENTATIONS PAYSAGÈRES OCÉANES. Étude de cas de la ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).

​Directeur de thèse : Aline Hémond

Codirecteur : Denis Blot

Mots-clefs : déchets « sauvages », anthropologie de l’environnement, littoral, usages de l’eau, pollution visuelle, politiques régionales et municipales, ville, Biarritz.

Résumé​

S’inscrivant dans les champs de l’anthropologie de l’environnement et de l’anthropologie visuelle, ce projet doctoral a pour ambition d’appréhender la mise en ordre (Douglas, 1967) de l’espace côtier et ses acteurs. La ville de Biarritz en sera le terrain.

À Biarritz, les actions collectives luttant contre la présence des déchets « sauvages » (qui ne sont pas gérés par les collectivités) sont grandissantes. La ville procède à trois formes de nettoyage de ses plages à savoir le nettoyage mécanique, le nettoyage manuel, et le nettoyage maritime des déchets flottants sur la bande des trois cent mètres de la côte. À cette pratique de nettoyage, les acteurs sociaux prêtent une multitude de sens : politique, économique, touristique, sanitaire et esthétique. L'anthropisation du littoral par l’acte de nettoyage mécanique, en particulier, provoque un déséquilibre du milieu naturel. Les plages urbaines ne sont plus faites que de sable blanc. Les déchets bio-organiques – comme la laisse de mer, cette accumulation de débris naturels et de déchets – sont devenus inexistants du fait du nettoyage non ciblé. Ces « déchets » sont déplacés à l’extérieur de ce paysage urbain. Comment ce dehors (Monsaingeon, 2017) nous renvoie-t-il à l’organisation sociale et spatiale de la ville ? Comment le nettoyage des plages et des eaux met-il en ordre l’espace côtier ? Comment l’hétérogénéité des acteurs sociaux biarrots fabrique-t-elle l’ordre paysager ? Qui sont les acteurs se mobilisant autour de ces déchets marins ? Qui fabrique la « ville océane » aujourd’hui ?

D’autres questionnements se centreront sur la question de la pollution visuelle et les processus de son effacement. L’ordre, en particulier le « bon ordre visuel », ferait-il ainsi désordre ? Les acteurs en charge des choix politiques de la ville de Biarritz fabriquent-ils l’invisibilisation de la pollution océane ? Cette volonté de censurer les déchets se déposant sur le littoral exprime-t-elle un rapport singulier entre l’Homme et l’environnement, entre l’Homme et l’océan ? Habiter le littoral et ses plages propres, n’est-ce pas aussi construire une représentation de la nature et du paysage côtier ?

Dans une démarche compréhensive et constructiviste, je chercherai à saisir la création de cet ordre paysager et ses processus sociaux et environnementaux. Pour répondre à ces questionnements, j’userai de l’ethnographie et d’une méthodologie qualitative, observation participante, entretiens et observations visuelles avec l’emploi de la photographie et du process filmique. J’aurai une lecture esthétique du paysage et des déchets « sauvages » présents sur le littoral biarrot. Ce projet m’amènera à faire état de la structure relationnelle des acteurs-océans biarrots se mobilisant contre ces déchets « sauvages ». Mais, nettoyer le littoral urbain, n’est-ce pas également une manière d’Habiter le monde (Lazzarotti, 2012) ? S’il est localisé, ce projet doctoral s’inscrit dans une perspective de compréhension de grandes mutations contemporaines.