Chloé GARCIA
Doctorante
Axe transversal : Ecologie historique des forêts et des paysages
Spécialité : Sciences Ecologiques, Ecologie Historique
a
Sujet de la thèse
« Les tourbières de la vallée de la Somme : Ecologie Historique et trajectoires, entre contrôle climatique et impact anthropique »
Résumé
La thèse s’inscrit au cœur du projet ARCHEOFEN financé par le département de la Somme et l’Agence de l’eau Artois-Picardie.
Ce projet est mené en partenariat avec le Laboratoire de Géographie Physique (UMR 8591), le Conservatoire des Espaces Naturels de Picardie, le Conservatoire Botanique National de Bailleul.
La vallée de la Somme se caractérise par son système de tourbières alcalines de fond de vallée. Ces tourbières partiellement actives font parties des plus grands complexes tourbeux d’Europe du nord-ouest et sont reconnues comme un environnement remarquable par le label international Ramsar. Du fait de la biodiversité importante et du caractère de plus en plus rare (anthropisation, exploitation, changement-climatique) de ces milieux, des mesures spéciales de conservation sont nécessaire. De plus, les tourbières ont des capacités à séquestrer du carbone pouvant jouer un rôle dans la lutte contre le changement climatique.
La vallée a fait particulièrement l’objet d’études archéologiques (plusieurs sites majeurs) ou géologiques (système de terrasses alluviales), et plus ponctuellement relatives aux tourbières alluviales (Antoine, 1997, Antoine et al, 2000). Ces études ont permis de mettre évidence un schéma général de mise en place des systèmes tourbeux depuis la transition entre le Tardiglaciaire (12 700 BP) et le début de l’Holocène (11 700 BP).
Les enjeux de la thèse sont d’initier une nouvelle dynamique de recherche autour de ces tourbières, de comprendre les paléoenvironnements de mise en place des différents faciès de tourbes en caractérisant les conditions de dégradation des tourbières dans le but d’identifier les facteurs inhibant la turfigénèse. Et d’explorer à l’échelle du bassin versant les liens entre la dynamique de la turfigénèse, les activités anthropiques et l’évolution climatique.
L’objectif principal étant de définir des états de référence et de proposer des trajectoires de restauration écologique pour les tourbières de la vallée de la Somme sur des bases scientifiques robustes grâce à un recul sur le temps long. Le travail de thèse sera réalisé en plusieurs étapes :
- L’analyse et la synthèse des données existantes sous forme d’un SIG (système d’information géographie) ;
- Une campagne de sondages et de carottages à travers le colmatage holocène afin de réaliser plusieurs transects de référence de la vallée via la description et l’échantillonnage des dépôts tourbeux dans un contexte sédimentaire précis.
- Les analyses sédimentologiques (granulométrie, dosage CN, calcimétrie,
- L’élaboration d’une stratégie de datation radiocarbone afin de produire des modèles d’âge à partir de datations C14 et un cadre chronologique pour les différentes carottes sédimentaires.
- La coordination des approches paléo-écologiques qui seront menées parallèlement dans le cadre de stages de Master (palynologie, malacologie, diatomées, sédimentologie) et de prestations extérieures (macrorestes végétaux, ADN environnementaux anciens).
- Et enfin, la mise en perspective et la synthèse des données, la mise en place de modèles évolutifs chrono-climatiques, la discussion des relations avec les données archéologiques, ainsi que la conception des documents de vulgarisation.
Antoine, P. (1997). Modifications des systèmes fluviatiles à la transition Pléniglaciaire-Tardiglaciaire et à l’Holocène: L’exemple du bassin de la Somme (Nord de la France). Géographie physique et Quaternaire, 51(1), 93–106. https://doi.org/10.7202/004763ar
Antoine, P., Fagnart, J.-P., Auguste, P., Coudret, P., Limondin-Lozouet, N., & Ponel, P. (2000). Synthèse des données: Évolution des environnements de la vallée de la Selle au Tardiglaciaire et au début de l’Holocène et relations avec les occupations Préhistoriques. 5, 127–147.