SYCAMORE
Projet bi-national entre l’unité Edysan et le Landcare Research en Nouvelle-Zélande.
Soutien de Campus France via un Programme Hubert Curien « Dumont D’Urville ».
L’objectif général de ce projet est de comparer les caractéristiques écophysiologiques de l’érable sycomore (Acer pseudoplatanus L.) et les facteurs contrôlant la dynamique de ses populations à plusieurs échelles spatiales (locale, paysagère, régionale, nationale) entre la France (aire d’indigénat) et la Nouvelle-Zélande (aire exotique où l’espèce est invasive), les seules régions tempérées de ces deux pays étant concernées.
L’érable sycomore est une espèce d’arbre de grande taille de la famille des Sapindacées, fréquent dans les régions de plaines et de montagne d’Europe. Il s’agit d’une essence à croissance rapide, au bois semi-précieux, semi-héliophile et mésophile.
En Europe occidentale, depuis quelques décennies, il a été constaté une forte progression de cette espèce dans les peuplements feuillus, tant en terme de fréquence que d’abondance relative. Plusieurs hypothèses expliquant cette spectaculaire progression ont été émise, mais aucune n’a véritablement été testée : effet des changements de pratiques sylvicoles (e.g. abandon du taillis- sous-futaie, densification des peuplements), de l’augmentation des densités de chevreuil, des retombées atmosphériques d’azote, etc.
Un premier objectif opérationnel de ce projet est donc à mieux documenter la récente progression de l’érable sycomore en France et en Europe occidentale, et de tester les différentes hypothèses sus-mentionnées.
En Nouvelle-Zélande, l’érable sycomore a été introduit en 1880. Sa naturalisation remonterait aux années 1920s et il est avéré invasif depuis les années 1960s. Il est considéré actuellement comme l’une des « pestes végétales » les plus préoccupantes du fait de ses effets délétères supposés sur la biodiversité indigène, en particulier la flore endémique ; toutefois, ces impacts soient peu documentés. Cette essence feuillue présente de surcroît une particularité notable : elle est capable d’envahir des forêts sempervirentes, même en l’absence de perturbation anthropique, ce qui n’est absolument pas attendu d’une espèce semi- héliophile.
Un second objectif opérationnel du projet est donc de mieux documenter les modalités de l’invasion des forêts indigènes par l’érable sycomore et ses effets sur la flore indigène de Nouvelle-Zélande.
Dans les deux pays, l’érable sycomore a considérablement augmenté sa fréquence et son abondance en forêt tempérée. S’il s’agit d’une simple coïncidence ou, au contraire, d’une conséquence déterministe de mêmes processus à l’œuvre dans les deux pays reste une question de recherche totalement inédite.
Un troisième objectif opérationnel est donc de comparer la croissance et le métabolisme de plants européens et néo-zélandais d’érable sycomore co-cultivés en conditions semi-contrôlées dans chacun des deux pays. Ainsi, les mêmes analyses observationnelles de terrain et les mêmes expérimentations de transplantation réciproque en jardin (common garden experiments) sont conduites en parallèle dans les deux pays.
Un troisième objectif opérationnel est donc de comparer la croissance et le métabolisme de plants européens et néo-zélandais d’érable sycomore co-cultivés en conditions semi-contrôlées dans chacun des deux pays. Ainsi, les mêmes analyses observationnelles de terrain et les mêmes expérimentations de transplantation réciproque en jardin (common garden experiments) sont conduites en parallèle dans les deux pays.