Discours et pouvoir

Les termes discours et pouvoir sont à entendre ici dans une acception large puisqu’ils réfèrent, d’une part, aux discours publics (juridiques, politiques, médiatiques) autant qu’aux formations discursives (ensemble de discours ayant un positionnement commun), et qu’ils renvoient, d’autre part, aux différentes formes de pouvoir (pouvoir symbolique et/ou coercitif de la parole, du droit, de la justice, du politique, de la communication, etc.) en lien avec la formation, la valeur ou encore la contestation de diverses formes de normativités. L’objet commun est ici de traiter des relations entre discours et pouvoir, comment ils se justifient l’un l’autre, comment les discours normatifs instaurent des formes de pouvoir, comment des formes de pouvoirs autorisent des types de discours, etc.

L’étude du droit et du discours sur le droit – qui constituera une sorte de « fil rouge » au sein du sous-axe, même si l’ensemble des travaux menés ne traitent pas du droit d’une manière systématique – se trouve ici réintégrée au coeur du social, à travers des recherches qui portent aussi bien sur le rôle régulateur et parfois « créateur » du discours jurisprudentiel ou doctrinal et sur leurs interactions (théorie du droit, droit international des droits de l’homme, anthropologie juridique, droit constitutionnel, droit international, droit fiscal, propriété intellectuelle), que sur les relations entre langage et politique (science politique, linguistique, philosophie, droit public), sur l’apprentissage du langage (sociologie, psychologie et philosophie), sur l’efficacité du langage (philosophie du langage et théorie du droit), ou encore sur la naturalisation des discours idéologiques et la presse (linguistique, analyse du discours, droit, science politique).

L’attention particulière portée aux discours et à leurs effets dans l’analyse du pouvoir sous ses différentes formes constitue ici un point de convergence et ainsi un fort dénominateur commun entre les travaux des membres du sous-axe qui ont déjà étudié, fréquemment ensemble via des projets collectifs, des aspects divers et néanmoins complémentaires du social à travers différents prismes disciplinaires. La réponse à différents appels à projets, comme celle envisagée sur les rapports entre socialisation langagière et socialisation morale (axe 2.3), contribueront au renforcement des travaux de ce sous-axe.