Traverser – Marseille / Alger / Ghardaïa

Résidence et colloque du 29 octobre au 6 novembre 2021

Suspended space #6

Suspended spaces est un collectif composé d’artistes, de chercheurs et de chercheuses, convaincu·e·s de l’importance et de la légitimité du regard artistique sur le monde contemporain et qui a travaillé, depuis 2007, à partir de sites délaissés par la modernité et dont le devenir a été empêché pour des raisons politiques, économiques, historiques.
Chacune des expériences a été l’occasion d’interroger l’histoire d’un site et son actualité, en explorant les questions écologiques, coloniales, architecturales, politiques, géographiques et esthétiques, afin de proposer des approches critiques et artistiques sous différents formats : échanges et débats avec des acteurs locaux, expositions, colloques, publications, etc.

Pour cette résidence, nous proposons de travailler sur l’idée de traverser, d’aller vers, pour un déplacement que nous allons imaginer, préparer, préfigurer, documenter, pour lequel nous chercherons des relais, des récits, des témoins. Nous insisterons sur le trajet, mental ou littéral, direct ou détourné.
Marseille est la plus algérienne des villes françaises, Alger est de l’autre côté. Le projet Traverser commencera donc à Marseille. Ensuite, depuis le port, des lignes seront tendues vers l’architecture de Ghardaïa qui a inspiré la modernité, fasciné Le Corbusier et croisé la route de Fernand Pouillon. Dans la vallée du Mzab, la ville, fondée par les Ibadites, aux portes du désert, majoritairement peuplée de Mozabites, constitue un patrimoine historique de premier plan. Un ailleurs. Une île. Ce lointain spatial et temporel que Ghardaïa peut incarner depuis Marseille et même Alger, contredit cependant ce qu’est devenu le Sahara : un espace stratégique mondial, sensible, où se jouent des projets de vie, des combats politiques et économiques, qui déterminent une partie de nos sociétés, et de ce qui se passe ici. La région est le théâtre de tensions géopolitiques, écologiques, de drames individuels. Le désert et la mer Méditerranée sont des espaces de traversées qui engagent des destins.

Envisager un déplacement en Algérie, depuis Marseille, c’est aussi revenir, encore, sur la relation entre ces deux pays, trouée d’amnésies et de mémoires suspendues. Il y a des histoires à remuer, nous rappelant que « traverser » vient du latin transversare, « remuer en tournant ».

Le collectif Suspended spaces rencontre le collectif Ateliers Jeanne Barret
Le projet Traverser débutera en France en automne 2021, dans la ville portuaire d’où partent les bateaux vers l’Algérie, par une première résidence de deux semaines à Marseille. L’accueil aux Ateliers Jeanne Barret nous permettra d’engager des échanges et des collaborations avec les artistes du collectif marseillais dont les pratiques et les recherches de certaines et certains croisent déjà nos préoccupations.
Des collaborations entre les artistes mais également avec les structures locales seront engagées (Universités, IMèRA, École des Beaux-Arts, Archives départementales, archives du Mucem, Conservatoires du littoral, Le Bureau des guides, etc.). Chaque artiste cherchera les signes de l’Algérie pour récolter des traces, des informations, des documents, des formes et produire des oeuvres.


Artistes, chercheurs et chercheuses présent·e·s pendant la résidence
Anne-Laure Amilhat Szary, Stefanie Baumann, Sally Bonn, Jean-Claude Chianale, Alessia de Biase, Marcel Dinahet, Maïder Fortuné, Mounir Gouri, Valérie Jouve, Rym Khene, Jan Kopp, Jacinto Lageira, Daniel Lê, Françoise Parfait, Massinissa Selmani, Stéphane Thidet, Éric Valette, Camille Varenne, Christophe Viart.
Et à distance (hélas) depuis l’Algérie, le Brésil et le Liban : Ziad Antar, Camila Fialho, André Parente, Alexandre Sequeira, Sofiane Zouggar.

Programme complet